Les passoires thermiques sont l’une des principales sources de gaspillage énergétique.
Pour lutter contre ce phénomène, l’isolation thermique des murs par l’extérieur, aussi dénommée par ses initiales ITE, est la piste la plus efficace.
Focus sur deux innovations qui vont révolutionner le secteur.
En quelques années, la prise de conscience de l’impact des passoires thermiques sur le gaspillage énergétique et les émissions de gaz à effet de serre a bouleversé le secteur du BTP. La réglementation thermique RT 2012 prévoyait ainsi une épaisseur d’isolant minimum de 100 mm.
Avec l’entrée en vigueur de la réglementation énergétique RE 2020, celle-ci passe désormais à 300 mm !
Des chiffres valables pour les constructions neuves, mais également pour tout projet de rénovation.
Il existe aujourd’hui trois façons de réaliser l’isolation d’un bâtiment : l’isolation intérieure avec des cloisons de doublage, l’isolation intégrée au mur porteur, et enfin l’isolation par l’extérieur.
L’isolation thermique extérieure est une technique qui consiste à habiller les façades d’un bâtiment avec un matériau isolant afin de diminuer de manière très conséquente les déperditions énergétiques et d’améliorer ainsi le confort intérieur aussi bien en été (en conservant la fraîcheur) qu’en hiver (en évitant que la chaleur ne s’échappe).
Bien qu’un peu plus onéreuse que l’isolation intérieure des murs, cette solution est plus efficace et plus rentable puisqu’elle est également celle qui permet de faire le plus d’économies d’énergie, car elle coupe parfaitement les ponts thermiques.
Isoler des murs extérieurs peut se faire selon deux méthodes : sous enduit et sous bardage :
Dans une construction neuve, la résistance thermique du matériau isolant doit être au moins égale à 2,9 m²/K/W, et au moins égale à 3,7 m²/K/W dans un bâtiment rénové.
Parmi les matériaux les plus performants mis en place lors de travaux d’isolation des murs extérieurs, citons :
Le budget total à prévoir pour isoler sa façade dépend principalement de la superficie à recouvrir, de la main-d’œuvre nécessaire, des matériaux utilisés, mais aussi de la technique employée. L’isolation thermique sous enduit est généralement un peu moins chère.
Elle coûte en moyenne de 100 €/m² à 200 €/m² tandis que le prix d’une isolation thermique des murs sous bardage est compris en moyenne entre 150 €/m² et 250 €/m².
Afin d’aider les ménages à diminuer leurs dépenses énergétiques en améliorant l’isolation et le confort thermique de leur habitat, le gouvernement a mis en place plusieurs aides financières :
Pour bénéficier de ces aides au financement, les travaux doivent obligatoirement être réalisés par un artisan qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Aucune subvention ne vous sera accordée si vous réalisez les travaux vous-même.
Afin d’améliorer encore les performances d’isolation extérieure des murs, de nouvelles innovations ont récemment vu le jour.
L’entreprise familiale Actis produit des isolants alvéolaires réflecteurs, qui permettent de réaliser l’isolation extérieure d’une habitation avec un seul produit.
Leader européen de son secteur, la société française utilise la technologie en nid d’abeille, qui permet non seulement d’obtenir des isolants à hautes performances thermiques et phoniques, mais également durables dans le temps.
Cette technologie emprisonne l’air dans des alvéoles, l’immobilise, et parvient à le retourner en l’utilisant lui-même comme isolant !
Les composants utilisés pour la fabrication de ces isolants sont sains, respectueux de l’air intérieur, et sans fibres irritantes.
Actis propose à l’heure actuelle trois produits conçus pour l’isolation extérieure :
De son côté, la start-up nantaise Batiprint 3D ambitionne tout simplement de révolutionner le secteur du bâtiment. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses fondateurs ne sont pas des débutants.
A la tête du projet Yhnova, ce sont eux qui ont construit le premier logement habitable au monde imprimé en 3D dans la capitale des ducs de Bretagne !
Avec Batiprint 3D, ces pionniers veulent transformer l’essai. Leur stratégie : recourir massivement à l’impression 3D et à la robotique, pour construire mieux, en sécurité, plus vite, moins cher, et durable. Et l’isolation extérieure est aujourd’hui l’un de leurs principaux axes de développement.
Deux éléments focalisent toute leur attention. Le premier concerne la technique mise au point par Batiprint 3D, qui diffère de celle de ses concurrents. Sa machine mobile imprime en effet des banches creuses en mousse polymère, dans lesquelles est coulé du béton au fur et à mesure de l’avancée de la construction.
Ce procédé permet de faire d’une pierre deux coups, puisque la structure est en béton, tandis que l’isolation intérieure et extérieure du bâtiment est assurée par la mousse polymère.
Le deuxième élément est la fabrication, justement, de cette mousse polymère. Batiprint 3D cherche à la produire à partir de matériaux recyclés. C’est pourquoi, elle travaille depuis plusieurs mois avec la Soprema, une entreprise spécialisée dans les matériaux biosourcés.
Objectif : mettre au point un produit fabriqué à partir de bouteilles en PET recyclées obtenues en recyclant des bouteilles en plastique.
Si l’isolation des murs extérieurs est en général plus chère que l’isolation des murs intérieurs, c’est aussi celle qui présente le plus d’avantages :
– Suppression des ponts thermiques
– Utilisation de l’inertie des murs pour valoriser les apports énergétiques extérieurs
– Absence de condensation
– Maintien de la surface habitable
– Isolation thermique et acoustique optimisée
– Réduction des dépenses énergétiques
– Étanchéité totale
– Amélioration du classement DPE