C’est devenu un produit si courant que même les bricoleurs du dimanche le connaissent et l’utilisent. Inventée à la fin du XIXe siècle, la plaque de plâtre a pourtant bouleversé la manière de concevoir et de construire des bâtiments.
En France, on la connaît sous l’appellation « Placoplatre », ou plus simplement « placo ». En Belgique ou au Québec, on utilise plutôt le terme familier « gyproc ». Toutes ces marques déposées passées dans le langage courant désignent en réalité la plaque de plâtre, un produit de construction fabriqué de manière industrielle, et couramment employée pour la finition intérieure des murs ou des plafonds.
Constituée de plâtre moulé entre deux couches de carton lisse, la plaque de plâtre est aujourd’hui un produit très commun, utilisée sur tous les chantiers de construction du monde. Mais il n’en a pas toujours été ainsi, même si l’utilisation du plâtre est, elle, avérée au moins depuis l’Égypte antique.
La plaque de plâtre : des débuts américains
C’est aux États-Unis, en 1894, qu’un certain Augustin Sackett imagine le concept de la plaque de plâtre.
Son idée est de remplacer la technique utilisée jusqu’alors, à savoir la pose de planches de bois sur lesquelles était ensuite appliqué le plâtre. Le gain de temps énorme procuré par la plasterboard provoque rapidement l’engouement des professionnels du BTP. En 1904, dix ans après avoir déposé son brevet, l’inventeur américain est déjà à la tête de quatre usines à travers le pays.
Introduite en Europe à l’occasion de la Grande Guerre, il faut toutefois attendre la fin des années 1940 pour que la plaque de plâtre arrive en force sur les chantiers tricolores. La société française Placoplatre, qui en achète le brevet en 1946, la propose alors pour accélérer la reconstruction de la France. Un an plus tard, l’usine de Vaujours, en Seine-Saint-Denis, lance la production de ce qui devient très vite un best-seller.
Une large gamme de Placoplatre
L’utilisation de la plaque de plâtre a deux principaux avantages, et non des moindres : elle est à la fois rapide et bon marché. Les plaques de plâtre sont posées par vissage sur rails ou montants en bois. Elles peuvent également être collées directement sur un revêtement maçonné, grâce à un mortier adhésif. Durant les Trente Glorieuses, alors que le recours à la plaque de plâtre s’est rapidement généralisé, cette technique donne même lieu à la création d’un corps de métier à part : les plaquistes.
En France, il existe plusieurs types de plaques de plâtre standard dont le modèle le plus courant est le BA13, qui correspond à une plaque de 120 cm x 250 cm, pour une épaisseur de 13 mm.
On trouve également :
- Le BA6 de 6 mm : décoration et cloison courbée.
- Le BA10 de 10 mm : décoration et petit aménagement.
- Le BA15 de 15 mm : grosses cloisons.
- Le BA18 de 18 mm : pièces à vivre et chambres.
- Le BA25 de 25 mm : prévention des risques d’incendie et bâtiments publics.
Les différents modèles de Placoplatre en fonction de leurs usages
Afin de répondre à de nouveaux besoins, le concept a également été largement décliné. On trouve désormais des plaques de plâtre hydrofuges, mieux adaptées aux pièces humides, des plaques de plâtre ignifugées – dites coupe-feu –, des plaques de plâtre renforcées – recommandées pour une bonne isolation phonique –, ou encore des plaques de plâtre perforées, idéales pour de faux-plafonds décoratifs à haute-performance acoustique. En raison de ce large choix, il est très important de déterminer en amont quel usage l’on veut faire des plaques de plâtre avant d’en faire l’acquisition.
Pour vous y retrouver, les plaques de plâtre se différencient grâce à un code couleur.
Plaque de plâtre grise : création de faux plafonds et de cloisons, doublage des murs. C’est la plus courante.
Plaque de plâtre bleue : isolation phonique des murs et des plafonds. Elle diminue le bruit de moitié quand on la pose avec de la laine de roche ou de verre, et améliore également l’isolation thermique.
Plaque de plâtre rose : protection contre le feu. Ignifugée, elle répond aux normes incendie et s’installe le plus souvent dans les bâtiments publics.
Plaque de plâtre blanche : assainissante. Elle absorbe une grosse partie des polluants intérieurs, ce qui la rend idéale pour les chambres.
Plaque de plâtre verte : hydrofuge. Très résistante à l’eau, elle est recommandée pour les pièces humides telles que la cuisine et la salle de bain, mais aussi autour des fenêtres.
Combien coûte une bande de placo ?
Le prix des bandes de placo varient en fonction des fournisseurs et de leurs caractéristiques. Les montants indiqués ci-dessous sont une moyenne observée pour des plaques de plâtre de dimensions : 250 cm x 120 cm x 13 cm soit 3 m²/plaque.
Bande de placo grise standard : 8 € (2,6 €/m²)
Bande de placo bleue isolante : 24 € (8 €/m²)
Bande de placo rose ignifugée : 30 € (10 €/m²)
Bande de placo blanche assainissante : 30 € (10 €/m²)
Bande de placo verte hydrofuge : 21 € (7 €/m²)
Plâtre ou placo, lequel choisir ?
En fonction des travaux que vous souhaitez réaliser, il est important de connaître les utilisations, avantages et inconvénients de ces deux matériaux de construction.
Utilisation du plâtre :
- Cloisons
- Faux plafonds
- Isolation des toits
- Revêtement muraux
Avantages du plâtre :
- Excellent isolant thermique
- Bon isolant phonique
- Très résistant
- Ignifuge
Inconvénients du plâtre :
- Long à sécher
- Coûteux
Utilisation du placo :
- Cloisons et contre-cloisons
- Support de charges
- Décoration
- Gaines techniques
Avantages du placo :
- Excellent isolant phonique
- Isolant thermique
- Absorbeur d’humidité
- Entièrement recyclable
- Sèche rapidement
- Peu coûteux
Inconvénients du placo :
- Résistance moindre
Comment monter une cloison en placo ?
- Prendre les mesures au sol et au plafond avec un mètre.
- Poser les rails avec une perceuse-visseuse.
- Insérer les montants intermédiaires verticaux dans les rails et vérifier qu’ils sont bien droits à l’aide d’un niveau.
- Visser les plaques de placo sur les montants.
- Réaliser les joints.
