La lucarne est une ouverture, pratiquée en saillie sur la pente du toit, qui se distingue de la fenêtre de toit. À la fois utilitaire et décorative, elle est très pratique pour l’éclairage de combles aménagés et apporte beaucoup de charme et de cachet.
Selon l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, célèbre pour ses chantiers de restauration des édifices médiévaux, la lucarne est apparue au XIIIe siècle, au début de la période gothique. Si elle était initialement destinée à servir d’aération et d’éclairage, elle s’est imposée comme un élément architectural important qui permet d’agrandir la surface d’une pièce.
L’installation d’une lucarne exige une pente de toit affichant au moins 30°. Elle requiert un savoir-faire spécifique et demande donc de faire appel à un professionnel aguerri. Il existe aujourd’hui une grande variété de lucarnes de différents matériaux. Voici les modèles les plus courants.
La lucarne rampante, également appelée « en chien couché », est souvent confondue avec la lucarne « en chien assis ». C’est le modèle le plus simple puisqu’elle est couverte par un toit plat orienté dans le sens de la pente. Visuellement, la lucarne rampante ressemble à une grande trappe légèrement ouverte vers le haut.
La lucarne retroussée, aussi désignée « demoiselle » ou « en chien assis », se distingue de la lucarne rampante par son toit plat en pente inversée. Visuellement, la lucarne retroussée fait penser à une petite trappe qui serait grande ouverte vers le haut. Ce modèle de petite taille était initialement essentiellement utilisé pour l’aération des combles.
La lucarne jacobine, parfois nommée « en bâtière » ou « à chevalet », évoque la forme classique d’un toit à double versants et à fronton triangulaire. Équipée d’une poutre faîtière et d’une poulie, ce modèle était autrefois souvent utilisé comme monte-charge pour le stockage de marchandises sous les combles.
La lucarne à croupe, dite « capucine » ou « à capucine », est similaire à la lucarne jacobine, sauf que le fronton triangulaire est remplacé par un troisième versant frontal en triangle. Quand ce dernier forme une nette avancée, la lucarne est dite « capucine », en référence à la forme des capuchons des moines capucins.
La lucarne à demi-croupe, également appelée « lucarne normande », constitue une variation de la lucarne à croupe, dans la mesure où les versants débordent légèrement sur les côtés, formant une espèce de casquette.
La lucarne pendante, dite « meunière », « gerbière », ou « lucarne à foin », est structurellement proche de la lucarne jacobine, mais elle est installée à cheval sur la toiture et à l’aplomb de la façade du bâtiment. Ce type de lucarne était souvent équipé d’une poutre faîtière et d’une poulie monte-charge.
La lucarne à guitare est aussi désignée par l’expression « guitarde ». Ce modèle démontre une recherche d’esthétisme, puisqu’il comporte un toit arrondi, soutenu par deux poutres, qui déborde en encorbellement. Ce type de lucarne est assez tardif, puisqu’il apparaît au XIXe siècle.
La lucarne à jouées galbées, parfois nommée « lucarne à chapeau de gendarme », se veut discrète et élégante. Avec son ouverture large mais de faible hauteur, elle semble s’inscrire dans la continuité de la toiture, comme si elle s’y était fondue. La lucarne à jouées galbées nécessite une couverture en chaume ou en ardoise.
La lucarne en trapèze est également désignée par le terme de « lucarne hollandaise ». Il s’agit d’une variation de la lucarne à jouées galbées, avec des angles plus marqués, mais toujours cette ouverture large et de faible hauteur.
La lucarne rentrante, dite également « à jouées rentrantes », se distingue des autres modèles de lucarnes par le fait qu’elle est située en retrait par rapport à la toiture. L’espace libéré est souvent aménagé en balconnet. La plupart du temps, la toiture de la lucarne est à deux versants et fronton, ou galbée.
La lucarne œil-de-bœuf est certainement la plus raffinée. Elle est généralement de petite dimension, avec une vocation essentiellement décorative. La fenêtre est ronde (ou éventuellement ovale), et son toit est bombé pour épouser ses formes. La lucarne œil-de-bœuf comprend souvent un habillage en zinc façonné et orne les immeubles de standing.
La lucarne-fronton est proche de la lucarne jacobine. Elle dispose d’un toit courbé et non pas d’un toit à versants. Souvent de grande taille, elle équipe les toitures d’hôtels particuliers, voire des palais. Elle est alors richement décorée, avec un cadre mouluré, un médaillon ou des ailerons…